Touba, 1er juin 2025
Le calme apparent de la nuit a été brutalement déchiré par les cris et la lueur rougeâtre des flammes. Il était environ 1h du matin lorsque l’incendie s’est déclaré dans une aile du marché Ocass, l’un des plus fréquentés de Touba. En quelques minutes, le feu s’est propagé, réduisant en cendres des dizaines de cantines et emportant avec lui les efforts de toute une vie.
A l’aube, la désolation est totale. Les tôles sont calcinées, les vitrines éventrées, les marchandises parties en fumée. Assis sur une pierre, Ibrahima Mbaye, commerçant en tissus, observe les décombres de son échoppe.
« J’avais deux cantines. Je n’ai rien pu sauver », confie-t-il, encore sous le choc.
Les sapeurs-pompiers ont mis du temps à intervenir, freinés par l’étroitesse des ruelles, l’encombrement des allées et surtout l’absence d’eau dans les bornes. Un scénario malheureusement trop connu.
Des voix s’élèvent pour dénoncer les branchements électriques anarchiques.
« Ce sont les branchements sauvages, on le dit depuis des années », affirme Sény Dieng, délégué du marché. « On attend toujours qu’il y ait des morts pour réagir. »
L’enquête ouverte devrait permettre de déterminer les causes exactes de l’incendie, mais déjà, la colère monte. Entre résignation et espoir, les commerçants tentent de s’organiser. Certains jeunes du quartier aident à déblayer, d’autres collectent des dons. La solidarité s’active, comme toujours à Touba dans les moments d’épreuve.
Mais une question persiste : combien d’incendies faudra-t-il encore pour que des mesures structurelles soient prises afin de sécuriser nos marchés ?